18 décembre 2009

Petite revue de la décennie

En ordre de préférence:

Cidade de Deus (Cité de Dieu), 2002
Réalisé par Fernando Meirelles
Screenplay par Bràulio Mantovani



History of Violence, 2005
Réalisé par David Cronenberg
Screenplay par Josh Olson


Bom yeoreum gaeul gyeoul geurigo bom (Printemps, été, automne, hiver et printemps), 2003
Réalisé par Ki-Duk Kim
Screenplay par Ki-Duk Kim


Wall-e, 2008
Réalisé par Andrew Stanton
Screenplay par Andrew Stanton et Jim Reardon


Sugar, 2008
Réalisé par Anna Boden et Ryan Fleck
Screenplay par Anna Boden et Ryan Fleck


J'aurais peut-être ajouté Watchmen si j'avais fait un top 10 car il se trouve que c'est sans aucun doute la plus fidèle et respectueuse adaptation d'une nouvelle graphique jamais produite au grand écran. Je n'ai malheureusement pas vu le dernier cut qui doit durer environ 4 heures. À ce qu'il paraît, ils ont ajouté les séquences très profondes du lecteur de la bande-dessinée à la boutique de journaux. Bref, le film rend hommage à la grande oeuvre de d'Alan Moore.

J'ai aussi songé à No Country for Old Men, mais il fut devancé de peu par mes choix ci-haut. Et non, il n'y a pas de Inglourious Basterds, ni de Entre les murs, ni de Polytechnique, ni de The Wrestler et ni de The Dark Knight. Tous des films surestimés si vous voulez mon avis. Par contre, j'aurais sans doute donné une seconde chance à In the Mood for Love de Kar Wai Wong.

Pour les animations, nous avons eu de quoi nous nourrir durant cette streak: Spirited Away, Ponyo on the Cliff by the Sea, Up, The Incredibles, Cars, Waltz with Bashir et le surprenant et démesuré Steamboy. Il en convient qu'il me fut difficile de trancher dans cette ardoise.

D'autres films tels Royal Tenenbaum et Punch Drunk Love auraient sans aucun doute figurés parmi le top 10. Pour la trame de documentaires, Grizzly Man part en tête de liste simplement parce que je n'ai pas écouté tant de films de ce genre. Des travaux tels Encounters at the End of the World, Man on Wire, Standard Operating Procedure sont passés sous mon nez sans aucune réaction de ma part. Children of Men, High Fidelity et Lost in Translation furent de bonnes surprises. Le doublé de Quentin Tarantino (la saga Kill Bill) ainsi que l'épuré mais sincèrement efficace et tight Death Proof m'ont aussi fait quelque peu songer.

La décennie fut très longue. J'ai très certainement loupé plusieurs excellents films. Je pense à Apichatpong Weerasethakul qui est considéré comme l'un des plus surprenants réalisateurs de ces dix dernières années dont j'ai simplement vu Tropical Malady. J'ai manqué quelques métrages de la part des réalisateurs comme Lars Von Trier, Ramin Bahrani, Werner Herzog et Clint Eastwood. J'essaierai d'être plus attentif dans les prochaines dix années. Voilà une bonne résolution pour le nouvel an.

17 décembre 2009

Le syndrôme de la page blanche

Barton Fink, 1991
Réalisé par Joel Cohen
Écrit par les frères



Quoi de mieux pour représenter un tel syndrôme que par ce chef d'oeuvre narratif? Récipiendaire de trois prix au Festival de Cannes de 91, ce film figure parmi mes plus grands canons cinématographiques (peut-être même le plus grand?). Par son scénario qui défit encore aujourd'hui la plume des plus grands auteurs et constitué d'un duo d'acteur profondément complémentaire, Joel et Ethan Coen s'emparent entièrement de notre esprit pendant ce court 115 minutes.

L'histoire débute sous une forme narrative dite classique présentant un unique protagoniste, Barton Fink, en quête de l'accomplissement professionnel. Ensuite, Fink percute rapidement le mur du vide inspirationnel et le spectateur se retrouve dès lors très profondément encré dans son esprit telle le suggère la forme minimaliste. Enfin, s'enchaîne une déformation de la réalité, très typique du anti-plot.

Très peu de films remarquables - voire aucun - ne peuvent stipuler être appuyé d'un scénario aussi riche et si délicieusement ficelé en s'abreuvant à la source de chacune des pointes du triangle narratif. Après plusieurs écoutes, Barton Fink réussi toujours d'une façon particulière à me surprendre et à me faire revivre cette expérience toujours aussi imposante.